
Le thème du pardon est essentiel dans l’approche, de Lise Bourbeau car il représente une étape-clé pour véritablement guérir en profondeur. C’est abandonner sa rancune envers quelqu’un et retrouvez la paix intérieure et la santé, ne garder que l’amour.
Sommaire
En préambule : vos réflexions sur le pardon.
Un malentendu autour du pardon.
Le pardon selon Lise Bourbeau.
Les étapes proposées pour travailler le pardon.
L’exercice de la semaine 8 : Ecrivez une lettre de pardon.
Les bienfaits du pardon.
Une approche complémentaire : le rituel du pardon selon Olivier Clerc.
En préambule : Vos réflexions sur le pardon.
Que signifie pardonner pour vous aujourd’hui ?
Quelles résistances ressentez-vous à pardonner ?
À qui avez-vous le plus besoin de pardonner cette semaine ?
Avez-vous des attentes cachées derrière le pardon (ex : être reconnu (e ), compris (e ), aimé(e) ?
Un malentendu autour du pardon
Pardonner ce n’est pas : excuser, oublier, se réconcilier, valider l’acte. Pardonner c’est : « me libérer moi-même du poids de cette souffrance ».
Citation de Lise Bourbeau :
« Pardonner, c’est reconnaître que l’autre a agi en fonction de ses blessures, et que moi aussi j’ai mes propres blessures à guérir. »
La puissance du pardon a un pouvoir exceptionnel celle de guérir notre corps et notre âme. Vous êtes sur un chemin de grande conscience, et cette semaine peut vraiment ouvrir la voie à un apaisement profond. Soyez doux(ce) avec vous -même. Le pardon prend du temps, et chaque petit pas compte.
1. Le pardon selon Lise Bourbeau
Lise Bourbeau explique que le pardon véritable n’est pas de pardonner à l’autre ses actes, mais d’arrêter de souffrir à cause de ces actes. C’est un acte d’amour envers soi, pas envers l’autre. Cela signifie que vous reconnaissez votre droit à la paix intérieure et que vous choisissez de vous libérer de la douleur au lieu de continuer à l’entretenir.
Elle insiste sur le fait que le vrai pardon est envers soi-même : se pardonner d’avoir attiré certaines expériences, d’avoir réagi comme on l’a fait, ou de ne pas avoir su se protéger ou se respecter. Lorsqu’il est question du pardon des autres, elle préfère utiliser le mot « réconciliation ».
2. Étapes proposées pour travailler le pardon
Voici un processus inspiré des enseignements de Lise Bourbeau que vous pouvez pratiquer cette semaine :
a) Acceptez ce que vous vivez : Reconnaissez votre souffrance
Identifiez les émotions encore actives (ressentiment, colère, tristesse, etc.) qui viennent toujours de vos pensées, de vos croyances, de vos blessures non guéries.
De quoi accusez-vous cette personne ? Peut-être d’être égoïste, menteur (euse), lent (e ), irresponsable, froid (e ) etc… C’est une partie en vous que vous n’aimez pas. Juste acceptez d’être parfois ce que vous jugez chez l’autre.
Acceptez que vous avez souffert, ne vous juger pas. Prenez conscience que c’est vous qui interprétez à cause de vos blessures. Observez votre égo à l’œuvre, ou l’enfant intérieur qui a été touché ?
b) Utilisez un outil puissant : le miroir
Rappelez-vous que lorsque vous accusez une autre personne de quelque chose,) il se peut qu’il vous accuse de la même chose avec les mêmes peurs et la même blessure. Alors mettez vous dans ses baskets, il vit la même chose que vous. En ressentant ce que l’autre vit, vous pourrez ressentir de la compassion envers lui et accepter que l’autre souffre autant que vous.
c) Pardonnez-vous : Choisissez de vous libérer
Lise dit que puisque nous nous sommes réconciliés avec l’autre, nous croyons que tout est réglé. Ce n’est pas suffisant.
Vous devez accepter que vous avez contribué à la souffrance de l’autre sans vous culpabiliser. Vous en avez voulu à cette personne et même que peut-être vous l’avez blâmée. Reconnaissez que la graine de la souffrance est en vous.
Respirez profondément et visualisez-vous libre, léger(e), en paix.
d) Imaginez que vous rencontrez la personne
ou quand vous vous sentirez prêt ( e ), rencontrez-la.
Vous ne vous sentez pas de rencontrer la personne ou la personne est décédée. Mettez une chaise en face de vous et parlez-lui, (cela se fait dans l’énergie), dites ce que vous ressentez, de quoi vous l’avez accusé, que vous avez pris conscience que l’autre n’est pas là pour répondre à vos attentes. Vous trouvez les mots, vous pourrez vous inspirer de la lettre de pardon que vous verrez plus bas.
Rencontrez la personne pour lui dire ce que vous avez vécu sans l’accuser et vérifier avec elle si elle a vécu la même chose. Parlez de cœur à cœur. « Se peut-il que tu aies ressenti la même chose que moi, et que tu m’aies accusé( e) de la même chose. ». Si vous parlez avec votre cœur, la personne écoutera, si c’est avec votre égo, elle se défendra.
Pour aller plus loin cette semaine… L’exercice de la semaine 8
Je vous invite à pratiquer un acte doux, puissant et profondément transformateur : écrire une lettre de pardon (revisitée des enseignements de Lise Bourbeau). Ce sera l’exercice de la semaine 8.
Comme nous l’avons vu, il ne s’agit pas ici de pardonner l’autre pour ce qu’il a fait, mais de cesser de souffrir à cause de ce qui a été vécu. Le pardon, dans cette approche, n’est pas un geste tourné vers l’extérieur, mais une décision intérieure : celle de se libérer de la douleur, de ne plus attendre de réparation, de ne plus porter la charge émotionnelle d’un passé non digéré.
Je vous propose d’écrire une à trois lettres, selon ce qui vous appelle le plus aujourd’hui.
Vous pouvez commencer par celle qui vous semble la plus vivante, la plus urgente, ou la plus libératrice pour vous à cet instant.
Les trois types de lettres possibles :
– Une lettre de pardon à vous-même
Pour vous libérer des jugements, des culpabilités, des regrets.
Pour reconnaître que vous avez fait de votre mieux avec les outils et les ressources dont vous disposiez à ce moment-là.
– Une lettre à une personne qui vous a blessé(e)
Pas pour l’accuser, mais pour reconnaître que vous avez souffert tous les deux, à partir de vos blessures respectives.
Et pour choisir, aujourd’hui, de vous libérer de cette charge.
– Une lettre à votre blessure
Rejet, abandon, humiliation, trahison ou injustice… Pour dialoguer avec cette partie de vous qui a été profondément marquée, et commencer à guérir en douceur cette vieille mémoire.
Prenez votre temps. Écrivez avec honnêteté et bienveillance. Ce n’est pas un exercice mental, mais un chemin du cœur. Laissez-vous traverser, laissez couler ce qui veut sortir. C’est déjà le début du soulagement.
Pourquoi écrire une lettre et ne pas l’envoyer ?
Écrire une lettre de pardon que l’on n’envoie pas permet de :
– Clarifier ce qu’on ressent
– Se libérer d’un poids émotionnel.
– Retrouver du pouvoir sur soi et sa vie.
– Guérir d’une blessure ancienne
Cet exercice est un acte d’amour, de sagesse et de libération. Il demande du courage, mais ouvre des portes profondes vers la paix intérieure. Je vous propose 6 étapes pour l’écrire.
Les 6 étapes simples pour écrire votre lettre de pardon.
– Identifier la situation et la personne / la blessure.
– Ecrire sincèrement vos ressentis, vos émotions encore actuels .
– Ce que vous vous reprochez, ce que vous reprochez à l’autre.
– Se libérer, symboliquement.
– Après la lettre : Rituel de clôture.
– Suggestion pour ancrer votre libération : une action joyeuse.
Vous pouvez suivre ce cadre pour vous aider à écrire. Prenez votre temps. Il n’y a pas de mauvaise façon de faire.
Étape 1 : Qui concerne cette lettre ?
Avant de commencer à écrire, posez une main sur votre cœur. Respirez lentement. Laissez monter ce qui a besoin de sortir. Vous n’avez rien à forcer.”
Moi-même
Une autre personne (nom : ________)
Ma blessure (ex : rejet, abandon, humiliation, etc.)
Étape 2 : Quels sont les ressentis que je porte encore aujourd’hui ?
Accueillez ce que vous ressentez : colère, tristesse, rancune, honte… sans jugement. Ce sont des émotions encore actives liées à des blessures intérieures.
Ecrivez quelques phrases – soyez honnête et authentique.
Je me sens…
Je ressens de la…
Ce que j’aurais aimé recevoir c’était…
Étape 3 : Ce que je me reproche ou ce que je reproche à l’autre
Exprimez clairement ce qui vous a blessé ou ce que vous n’avez pas su faire pour vous :
J’ai mal vécu le fait que…
J’ai cru que je devais…
Je t’en ai voulu parce que…
Respirez profondément. Prenez un instant pour ressentir ce que cette étape réveille en vous.
Étape 4 : Ce que je choisis de libérer maintenant
Vous pouvez utiliser des phrases comme celles-ci :
Je choisis de ne plus porter cette colère, cette tristesse.
Je ne cherche pas à oublier, mais à me libérer.
Je reprends mon pouvoir émotionnel.
Je me donne le droit d’exister tel(le) que je suis.
Etape 5. Rituel de clôture (facultatif mais puissant)
Après avoir écrit la lettre :
Lisez-la à voix haute pour vous-même.
Brûlez-la (en toute sécurité), ou enterrez-la, ou gardez-la dans un carnet secret.
Faites un geste symbolique pour marquer le lâcher-prise.
Etape 6. Pour ancrer votre libération : Osez une action joyeuse
Si vous avez pris le temps d’écrire une lettre de pardon, sachez que vous venez de poser un acte courageux et profond. Peut-être que tout n’est pas encore réglé. Peut-être qu’il y a encore de la douleur. C’est normal.
Mais vous avez semé une graine. Vous avez choisi de ne plus être défini(e) par la blessure, mais d’avancer en conscience.
Choisissez une activité simple que vous aimez pour célébrer ce pas :
Aller marcher en nature
Offrir un moment rien que pour vous (lecture, soin, musique…)
Créer quelque chose de beau (dessin, tableau, poème, bouquet de fleurs, gâteau, objets…)
Et surtout, remerciez-vous. Parce que le vrai pardon commence ici : dans le fait de reconnaître que vous méritez la paix.
Pour vous inspirer, voici quatre exemples de lettres écrites dans différentes situations, que vous pouvez adapter selon ce que vous vivez.
1. Un modèle
2. À soi-même (ex : oubli de soi)
3. À une autre personne (ex : trahison, non-reconnaissance)
4. À sa blessure dominante (ex : rejet)
1. Un modèle
Cher/Chère [moi, prénom, blessure…],
Aujourd’hui, je prends ce moment pour écrire ce que je n’ai jamais pu dire.
J’ai longtemps ressenti de la [colère, tristesse, injustice…] à cause de [situation / comportement / attitude].
Cela m’a blessé(e), profondément.
Je me suis senti(e) [mot], j’ai cru que j’étais [croyance sur soi : pas assez bien, seul(e), abandonné(e)…].
Je comprends aujourd’hui que chacun agit avec ses blessures, ses limites.
Moi aussi, j’ai pu me rejeter, m’oublier, me juger.
Mais aujourd’hui, je choisis autre chose.
Je choisis de reconnaître ma douleur sans me définir par elle.
Je me pardonne d’avoir porté cela si longtemps.
Je reprends ma place.
Je m’autorise à vivre, à m’aimer, à être libre.
Avec douceur,
[Ton prénom ou un petit mot tendre]
Voici maintenant un exemple plus concret pour entamer un nouveau rapport à vous-même.
2. Lettre de pardon à soi-même : l’oubli de soi
Amélie, 45 ans, réalise qu’elle s’est longtemps oubliée dans sa vie de mère et d’épouse. Elle a mis ses envies, ses besoins, ses projets de côté. Aujourd’hui, elle ressent du regret, un peu de colère contre elle-même, et de la tristesse. Elle décide d’écrire une lettre de pardon à elle-même pour se réconcilier avec cette partie d’elle.
Chère Amélie,
Je veux aujourd’hui te demander pardon. Pardon de t’avoir laissée de côté. Pardon de t’avoir fait passer après tout le monde, encore et encore.
Pendant des années, tu as tout donné : pour les enfants, pour ton couple, pour ton travail. Et tu as cru que ton bonheur viendrait après… un jour. Mais ce jour n’est jamais vraiment venu.
Je me rends compte maintenant à quel point tu as été forte, patiente, généreuse… mais aussi silencieuse. Tu t’es oubliée. Et aujourd’hui, je sens ton épuisement, ta solitude, ton désir d’exister vraiment.
Je ne veux plus t’abandonner. Je suis désolée de ne pas t’avoir écoutée plus tôt.
Je choisis maintenant de prendre soin de toi, de t’aimer, de te respecter.
Je ne peux pas changer le passé, mais je peux te promettre d’être là pour toi à partir d’aujourd’hui.
Je te pardonne. Et je t’aime.
Amélie
Peut-être que vous avez choisi la lettre à une autre personne car bien souvent nous en voulons beaucoup à des membres de notre famille, à nos collègues, à notre patron, à nos voisins… Voici un exemple qui pourrait vous parler…
3. La lettre à une autre personne (Ne l’envoyez pas)
La lettre de Claire à son père
Claire, 38 ans, a coupé les ponts avec son père depuis plus de 10 ans. Il a été très critique et distant pendant son adolescence. Elle ressent encore aujourd’hui de la colère, de la tristesse et un sentiment d’abandon. Cette semaine, elle choisit d’écrire une lettre de pardon (qu’elle n’enverra pas), pour se libérer de cette douleur.
Cher Papa,
Pendant longtemps, j’ai cru que tu ne m’aimais pas. Tes silences, tes critiques, ton regard dur… tout me faisait croire que je n’étais pas assez bien à tes yeux.
J’ai ressenti une colère immense, mais aussi une immense tristesse. J’aurais voulu que tu me vois, que tu me comprennes, que tu sois fier de moi.
Aujourd’hui, je comprends que tu as agi selon ce que tu savais, ce que tu pouvais, avec les blessures que tu portais toi aussi. Peut-être que toi aussi tu as été critiqué, étouffé, incompris.
Je ne dis pas que c’était juste. Ce que j’ai ressenti était réel, et je veux l’honorer.
Mais je choisis aujourd’hui de ne plus porter cette blessure comme une vérité.
Je choisis de me libérer de ce poids et de ne plus souffrir de ce que j’ai interprété, cru et porté pendant toutes ces années.
Je reprends ma vie, je me redonne le droit d’exister telle que je suis.
Claire
Je vous offre ici des témoignages qui pourraient vous inspirer également – Brèves histoires : Amandine, Marc, Nadine et Thomas.
Différentes situations que vous avez pu rencontrer
Amandine et sa sœur – Le silence blessant
Amandine , 42 ans, n’a plus de contact avec sa sœur depuis qu’elle ne s’est pas sentie soutenue lors d’un conflit familial.
Sa sœur n’a rien dit, n’a pris la défense de personne… et ce silence a été vécu comme une trahison.
Aujourd’hui, Amandine réalise que sa sœur avait peut-être elle aussi peur d’être rejetée, et qu’elle s’est tue pour se protéger. Elle écrit une lettre pour reconnaître sa souffrance et choisir de ne plus en vouloir. Elle ne cherche pas à renouer à tout prix, mais à se libérer de sa rancune.
Marc et son patron – L’humiliation au travail
Marc, 35 ans, a été humilié publiquement par son ancien patron lors d’une réunion. Cela l’a marqué profondément et a abîmé sa confiance en lui.
En travaillant sur ses blessures, Marc comprend que cette scène a réveillé une blessure de rejet liée à son enfance. Il choisit d’écrire une lettre à son ancien patron (qu’il ne lui enverra pas), pour déposer sa colère, se libérer, et se reconstruire.
Nadine et son ex – La trahison
Nadine, 29 ans, a été trompée par son ex-compagnon. Elle s’est sentie trahie, rabaissée, anéantie.
Après plusieurs mois de douleur, elle réalise qu’elle veut se libérer de la haine qu’elle nourrit. Dans sa lettre, elle exprime sa blessure, reconnaît sa souffrance, et choisit de ne plus rester enfermée dans cette histoire. Elle reprend son pouvoir émotionnel.
Thomas et sa mère – La non-reconnaissance
Thomas, 47 ans, n’a jamais entendu sa mère lui dire « je suis fière de toi ».
Il a toujours eu l’impression de devoir prouver sa valeur, sans jamais recevoir de reconnaissance.
En écrivant sa lettre, Thomas comprend que sa mère n’a peut-être jamais reçu elle-même de valorisation. Il décide de ne plus attendre quelque chose qu’elle n’a jamais su donner. Il lui pardonne intérieurement et commence à se valider lui-même.
Laissez-vous traverser par vos émotions quand vous écrivez. Si vous pleurez, c’est bon signe : c’est une libération. Et si vous n’avez pas envie de tout pardonner aujourd’hui, c’est OK aussi. Vous pouvez y revenir plusieurs fois.
Vous pouvez également explorer le pardon dans le cadre de chaque blessure. Comme vous l’avez compris, chaque blessure teinte notre perception du monde et nos réactions – donc le pardon n’a pas tout à fait le même sens ou le même impact selon la blessure qui est activée.
4. Lettre à ma blessure.
Choisissez la blessure la plus dominante chez vous en ce moment en fonction de tout ce que vous avez appris le long de ces semaines. Puis, écrivez une lettre de pardon en ciblant :
Vos ressentis spécifiques liés à cette blessure.
Ce que vous vous reprochez.
Ce que vous reprochez aux autres.
Ce que vous êtes prêt(e) à laisser partir pour guérir.
Un exemple : Lettre à ma blessure de rejet
Nous allons prendre l’exemple de la blessure de rejet. Elle demande beaucoup de douceur, car c’est souvent la plus ancienne et la plus profonde. Elle touche à l’identité même, au droit d’exister, à cette peur viscérale d’être rejeté(e) simplement pour ce qu’on est.
Voici un accompagnement pas à pas pour vous aider à explorer le pardon dans cette blessure, avec des réflexions et une structure de lettre que vous pouvez personnaliser.
Vous pouvez ressentir en ce moment :
Un sentiment d’inutilité ou de vide existentiel.
Une impression d’être « transparent(e) » ou ignoré(e).
Une peur de déranger ou d’être de trop.
Une tendance à fuir, à vous effacer, ou à vous auto-saboter.
Cette blessure est souvent activée très tôt dans l’enfance, parfois dès la grossesse, quand un parent (souvent du même sexe) rejette inconsciemment l’enfant, ou ne répond pas à ses besoins d’amour.
Voici une suggestion de lettre, que vous pouvez réécrire avec vos mots et sentiments personnels.
Cher/Chère moi,
Je sais aujourd’hui que j’ai souffert profondément de ne pas me sentir accepté(e) pour ce que je suis. J’ai eu l’impression de ne pas exister, d’être de trop, ou de devoir disparaître pour ne pas déranger. Cette blessure de rejet a laissé en moi un vide, un doute sur ma valeur, un besoin de me faire petit(e) pour être aimé(e).
Je me pardonne aujourd’hui d’avoir cru que je ne méritais pas de vivre pleinement.
Je me pardonne d’avoir adopté le masque du fuyant, de m’être retiré(e) du monde, de mes émotions, de mes relations.
Je me pardonne aussi de m’être rejeté(e) moi-même, encore et encore, en pensant que je ne valais pas assez.
J’ai peut-être été rejeté(e) par [prénom, parent ou figure importante], mais aujourd’hui je choisis de me reconnaître et de me valider moi-même.
Je comprends que leurs blessures les empêchaient d’aimer librement, et que ce rejet n’a jamais été une preuve de ma nullité. Ils n’ont pas su me donner ce que j’attendais d’eux. Je sais maintenant qu’ils ont fait ce qu’ils ont pu.
À partir d’aujourd’hui, je décide de reprendre ma place dans le monde. J’ai ma valeur. J’ai le droit d’être. Je suis aimable, simplement comme je suis.
Je te libère, je me libère des souffrances passées.
Avec tendresse et respect,
[Ton prénom]
Ce que vous venez d’écrire est un acte d’amour envers vous. Ce n’est pas la fin d’un chapitre, c’est le début d’un lien nouveau avec vous-même. Observez ce qui va se passer dans les prochains jours et je serais heureuse de lire vos expériences dans les commentaires.
Lorsque que l’on se pardonne. Que se passe-t-il ? Surtout, ne me croyez pas, expérimentez-le.
Les bienfaits du pardon
Ce que montre ces exemples :
Le pardon n’efface pas la douleur, mais reconnaît la blessure et reprend le pouvoir personnel.
Il n’y a ni accusation, ni minimisation.
Il y a une prise de recul, une compréhension, et surtout une décision intérieure de se libérer.
1. Libération émotionnelle
Quand vous écrivez et exprimez ce que vous ressentez, vous donnez enfin une voix à des émotions parfois enfouies depuis longtemps. Ces émotions ont souvent été refoulées parce qu’elles faisaient trop mal ou n’étaient pas « acceptables ».
En les exprimant sans censure, vous ne les niez plus. Et ce que vous accueillez, vous pouvez enfin le laisser partir.
2. Reconnexion à votre enfant intérieur
Beaucoup de blessures viennent de l’enfance et nous l’avons vu de nos vies passées. En vous parlant avec douceur dans la lettre, vous réconfortez l’enfant intérieur qui n’a pas été entendu, protégé ou valorisé. Cette réconciliation intérieure vous aide à combler un vide affectif essentiel.
3. Prise de responsabilité (sans culpabilité)
Pardonner à vous-même, c’est reconnaître votre rôle dans certaines situations sans vous punir. C’est une manière de reprendre votre pouvoir :
« J’ai souffert, oui, mais aujourd’hui je choisis de ne plus entretenir cette souffrance. »
Cela vous rend actrice/acteur de votre guérison, plutôt que de rester en position de victime impuissante.
4. Briser les chaînes du passé
Tant que vous gardez rancune ou honte, vous restez lié(e) énergétiquement à la blessure et à la personne qui l’a provoquée. Le pardon est une façon de couper ces cordons de rancune, ce lien toxique, de refermer une boucle et de dire : « Je ne veux plus que mon passé dicte mon présent. »
5. Création d’un nouvel espace intérieur
En laissant partir la colère, la tristesse ou la culpabilité, vous faites de la place en vous pour autre chose : la paix, l’amour-propre, la clarté, la joie.
C’est un vrai renouveau intérieur. C’est souvent à ce moment-là que les choses changent aussi à l’extérieur.
En conclusion :
Écrire votre lettre de pardon est un acte de guérison puissant. Ce n’est pas juste un exercice mental. C’est une décision d’âme. Cela marque une étape :
« Je reconnais ma souffrance, je me choisis, je me libère, je libère l’autre. » C’est un cadeau que l’on se fait, même si l’autre ne change pas.
Je souhaiterais également partager une autre manière d’approfondir le pardon avec un auteur que j’affectionne particulièrement : Olivier Clerc. Elle complète merveilleusement l’approche de Lise Bourbeau, tout en y apportant une dimension symbolique, spirituelle et universelle.
Le Rituel du Don du Pardon (selon Olivier Clerc)
Qui est Olivier Clerc ?
Olivier Clerc est un écrivain, conférencier et traducteur (il a notamment traduit Don Miguel Ruiz). Il est surtout connu pour avoir développé le concept du « Don du Pardon », un rituel puissant de guérison intérieure qui s’adresse autant à la relation à soi qu’à celle aux autres.
Livres clés à découvrir :
1. Le Don du Pardon – Un cadeau à s’offrir à soi-même, édition Trédaniel, 2010.
Cœur du message : Le pardon n’est pas un acte mental, mais un processus du cœur. Il ne signifie pas excuser l’autre, mais libérer la charge émotionnelle qu’on continue de porter.
Propose un rituel universel, détaché de toute religion, pour libérer des blessures profondes sans passer forcément par la confrontation directe avec la personne concernée.
2. Peut-on tout pardonner ? Edition Eyrolles, 2015.
Il explore les limites du pardon, notamment dans les cas graves (violences, trahisons profondes, etc.). Une réflexion très humaine, nuancée et éclairante.
3. La grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite, en poche 2023.
Ce n’est pas sur le pardon, mais un livre de sagesse sur la conscience et les conditionnements : utile pour comprendre pourquoi on reste parfois coincé dans la douleur sans s’en rendre compte. (Avec des fables animalières et végétales).
Connexion avec Lise Bourbeau :
Tous deux insistent sur la responsabilité personnelle, l’importance du corps et des émotions, et la guérison de l’enfant intérieur.
Lise Bourbeau parle souvent de reconnaissance des blessures pour avancer, tandis qu’Olivier Clerc offre des outils symboliques pour les transformer en paix intérieure.
L’approche d’Olivier Clerc à travers le rituel du Don du Pardon est profondément transformatrice, surtout lorsqu’on l’applique à ses propres blessures émotionnelles, comme celle du rejet. Il ne s’agit pas ici de pardonner avec la tête (avec l’égo), mais de libérer le cœur, sans chercher à minimiser ce qu’on a vécu.
Voici comment le rituel fonctionne, et comment vous pouvez l’appliquer à votre propre histoire, en complément du travail avec Lise Bourbeau.
Principe de base :
Le pardon est un cadeau que l’on se fait à soi-même (par don). C’est un acte intérieur de libération émotionnelle, sans confrontation, sans justification.
Le rituel en version simplifiée, vous pouvez l’adapter à votre blessure.
1. Préparation intérieure
Asseyez-vous au calme. Respirez profondément.
Connectez-vous à la blessure que vous ressentez (ex. : « Je me sens rejeté(e) par telle personne », « Je me suis senti(e) de trop »).
2. Visualisation de la personne ou de vous-même si vous voulez vous pardonner
Imaginez la personne face à vous (elle peut être réelle, symbolique, vivante ou décédée).
Si c’est vous-même, enfant, imaginez-vous à l’âge où vous vous êtes senti(e) rejeté(e).
3. Exprimez mentalement ou à voix haute :
« Je choisis aujourd’hui de te rendre ce fardeau que je porte depuis trop longtemps.
Ce n’est pas pour excuser ce qui s’est passé, ni oublier. C’est pour me libérer de cette douleur que je nourris en moi.
Je te pardonne pour le mal que j’ai ressenti. Et je me pardonne de t’avoir laissé ce pouvoir sur moi.
Je reprends mon cœur, je reprends ma vie. Merci. »
4. Laissez venir ce qui monte
Émotions, larmes, sensations corporelles : accueillez-les comme une libération.
Vous pouvez poser une main sur votre cœur pour ancrer ce moment.
5. Clôture
Respirez profondément.
Remerciez-vous pour ce geste de guérison, même si une partie de vous résiste encore.
En conclusion :
Le rituel agit au-delà du mental. Il travaille sur le plan émotionnel, énergétique et symbolique, là où la mémoire du corps garde souvent la douleur.
Il permet de rompre le lien invisible de dépendance à la souffrance, ce lien qui nous fait dire inconsciemment : « Je ne peux pas aller bien tant que je n’ai pas été reconnu(e), compris(e), aimé(e), etc. »
Appliqué à la blessure de rejet, ce rituel peut vous aider à :
Vous réapproprier votre droit d’exister.
Rompre avec les jugements sur votre « valeur ».
Ouvrir un espace pour vous sentir pleinement vivant(e), même sans validation extérieure.
Vous pouvez répéter ce rituel autant de fois que nécessaire, avec :
Vous-même à différents âges
Des figures importantes : un parent, un ex, un enseignant…
Même symboliquement avec la vie, si vous avez ressenti qu’elle vous avait « abandonné(e) »
Un grand bravo d’être arrivé (e ) à la fin de cette lecture.
J’espère que ces outils vous aident à aller vers votre bien-être. Prenez le temps de les pratiquer, rien ne changera si vous ne passez pas à la pratique.
Pour approfondir, vous pouvez lire les ouvrages de Lise Bourbeau « la guérison des blessures de l’âme » 2015, et « Les 5 blessures de l’âme qui empêchent d’être soi-même », 2000, actuellement en pocket.
A très bientôt pour la semaine finale, la semaine 9.
Ne lâchez rien, poursuivez votre transformation intérieure.
Rien par force, tout par amour.